L’Arborisme autrement
Développement d’une activité pédagogique autonome, plurigénérationnelle et ludique, dans les arbres
Abstract:
Imaginez une promenade familiale dans un sanctuaire forestier, à mi hauteur entre le sol et la cîme des arbres.
Des itinéraires se croisants sur plusieurs niveaux. Des espaces aériens invitant les plus téméraires à exercer leur agilité , des espaces ouverts, calmes et confortables ou contempler l’oeuvre de la nature, le tout ponctué de maisonnette suspendue ou l’on découvre la vie d’une forêt, sous forme de jeux.
Plus loin, sous un grand dais imperméable, une aire de savoir dotée de coussins et de fatboys.
Partout, des cordages invitants le visiteurs à animer des objets par le truchements de jeux de cordes et de poulies. Des objets répondants aux besoins pédagogiques locaux.
Objectifs :
- Offrir une alternative éco-responsable aux parcs accrobranches actuels.
- Créer des conditions favorable à la contemplation de la nature.
- Consolider les tissus sociaux et familiaux au sein d’activités saines et cohérentes.
Comment ?
- En édifiant entre les arbres un parc tout tissé de cordes et de filets.
- En rendant possible, confortable et sécurisé l’accès aux arbres, sans harnais, mousquetons.
- En minimisation ce qui distrait le visiteur de l’objectif de ces installations.
- En développant un équipement pédagogique ludique et plurigénérationnel, animé par le public.
- En appliquant de nouvelles technologies plus respectueuses de l’arbre que les systèmes de fixations actuels.
Se reconnecter avec la nature :
Une demande est là et elle se fait sentir sous des formes souvent très anxiogènes. C’est une demande essentielle. Une demande de Nature. Les opérateurs de tourisme le savent et les offres de mise au vert se multiplient en mettant l’accent sur l’authenticité, puis sur la rareté, ce qui accentue encore la peur des lendemains sans nature.
L’expérience:
L’être humain à un besoin naturel de comprendre, mais les fondations de sa connaissance resident dans tout ce qu’il ce qu’il a perçu. Il ne se satisfait pas de sa vie, il a besoin de la comprendre. Il a besoin de l’expérience de ses cinq sens pour créer les bases de ses raisonnements. Chez nous les adultes nos raisonnements occupent une place qui devrait souvent être cédée à l’expérience et aux sentiments qu’elle génère.
Pour cela il faut s’arrêter. Plus on va vite et plus s’arrêter exige du temps.
Quand on prend le temps de sortir, c’est pour faire quelque chose. On ne sort pas sans raison. Sentir serait déjà faire quelque chose.
Faut il une raison pour sentir?
Une activité de bâtisseur sur du vivant ,est une excellente thérapie pour les intoxiqués de l’action. Pour comprendre un arbre il faut l’étudier, pour l’étudier il faut l’observer, et surtout s’offir le temps de le contempler.
Comment s’y prend il pour s’accrocher au sol malgré cette giguantesque voilure? Il faut le sentir bouger sous le vent pour s’appercevoir des multiples facteurs qui participent à sa longévité. Encore une fois, pour le comprendre il faut le sentir.
Et pour y parvenir, rien de tel que ces moments magiques que l’on ne vit que quand on les a mérités. Ces instants ou on se délecte de ne rien faire en observant un paysage que l’on s’est approprié au travers de la connaissance. Un paysage dont on réalisera peut être que l’on en fait partie intégrante, et qu’une symbiose n’est pas forcément une utopie.
Aucun être vivant ne symbolise mieux la vie que l’arbre. Partout sur notre planète des civilisations qui ne s’étaient jamais consultées ont transcendées ce que les arbres leur ont transmis. Ils n’avaient pas la connaissance scientifique mais ils avaient l’intuition. l’intuition est définie dans le Larousse comme “un Sentiment irraisonné, non vérifiable qu’un événement va se produire, que quelque chose existe”. Ils ne s’étaient pas concertés, et pourtant tous se sont entendu pour considérer l’arbre comme un symbole de vie.
La science commence tout doucement à expliquer ce que ces êtres magnifiques ont inspirés depuis la nuit des temps, et soulève timidement le voile de sa propre ignorance pour découvrir l’immensité des champs de recherche possibles. On commence à se demander, sans pour autant tomber dans un mysticisme réconfortant s’ils ont une intelligence. D’aucun en sont persuadés et les débats se multiplient à ce sujet. Une chose est sûre: c’est qu’ils nous ont inspirés et qu’ils nous inspirent encore. Il n’est pas nécessaire de savoir pourquoi on peut trouver dans l’arbre une source de bien être ou de paix intérieure pour l’expérimenter.
Quand à eux, ils n’ont absolument pas besoin de nous. Ils se fichent pas mal de notre économie, ils sont beaucoup mieux préparé à la pollution et au réchauffement climatique et ils ont une sagesse éminemment plus profonde que le plus savant des hommes. D’un point de vue génétique, ils sont beaucoup plus complexe que nous le sommes.
Il est probable que ce qui a inspiré les hommes pour qu’ils associent l’arbre à la vie soit leur intuition, et c’est compréhensible. Contrairement à l’image véhiculée dans les livres d’école ou nos ancêtres vivaient dans des grottes, les anthropologistes s’accordent à dire que si nous marchons debout, c’est que nous descendons des hominoïdes de l’oligocène qui il a 25 millions d’années se déplaçaient dans les forêt tropicales humides, de branches en branches et non pas à quatre pattes. L’arbre serait le refuge de prédilection des hominidés; notre toute première demeure.
Il n’est donc pas étonnant qu’on trouve les cabanes dans les arbres au top des recherches sur AIRBNB.
Cette demande est normale et certains sociologues l’appelle déjà “Gisement vert”. Elle continuera à croître avec la menace du réchauffement. Pour développer des structures de vie arboricoles favorables à l’expérience, il faudra éviter de reproduire un habitat conventionel. Les maison nous isolent du monde extérieur, alors que les cabnes prétentent nous y incorporer. Mais our paraphraser Pierre Rabit: On va sortir avec sa caisse pour aller se mettre en boîte… En s’isolant du froid, du chaud, des pollens, des insectes ou de la pluie, on se coupe du monde extérieur. On entend plus. On ne vois plus qu’au travers de vitrages. On ne sent plus cette odeur de terre mouillée quand il commence à pleuvoir. En somme, pour un peu de confort et un sentiment de sécurité on se prive de ce qu’on est venu chercher.
Les activités, les méthodes et les structures que “Trees and People” développe tendent à favoriser un rapport intime avec la nature au travers d’expériences. Dans les bras d’un arbre l’expérience est riche d’une infinie variété d’informations. Que ce soit de l’intérêt de l’ingénieur, du physicien, du chimiste, du mathématicien ou de l’agronome pour ne citer que les plus cartésiens, vivre quelques heures entre ciel et terre, soutenus par un être vivant est une expérience marquante. Pour le psychologue elle peut être révélatrice. Pour l’artiste ou le mystique elle peut être envoutante. Mais quel que soit le ressentit, elle laisse toujours des traces dans la mémoire de ceux qui l’ont expérimenté.
La grimpe d’arbres sécurisée est une activité pour tous qui a fait ses preuves et ses adeptes. Il n’y a pas d’âge ni de milieu social qui s’oppose à grimper aux arbres. Moins encore si l’activité est pratiquée par un groupe.
Si malgré cela la grimpe d’arbres n’est pas devenue plus populaire et s’est peu développée depuis ses débuts dans les années 80, c’est qu’elle a été victime de ses propres idéaux: Laisser les arbres comme ils étaient avant l’activité. Retirer chaque jour des arbres tout ce qui avait servis à permettre aux grimpeurs d’y monter en sécurité. Ne rien laisser derrière soi, que les arbres.
Préparer un site pour de la grimpe d’arbre encadrée exige beaucoup d’efforts. Equiper les arbres pour assurer les pratiquants demande du temps, de l’attention et beaucoup d’équipement qu’il faut acheminer sur les lieux. Il faut souvent faire une demande et négocier les droit d’accès, d’éventuelles autorisations … Tout cela demande aux organisateurs beaucoup d’énergie pour une ou deux journées de grimpe. Pour des raisons de sécurité on se limite généralement à un encadrant pour 7 ou 8 participants. Les équipements coûtent cher et il faut les stocker, les faire réviser périodiquement, les remplacer … Les promoteurs de la grimpe d’arbre sont des passionnés qui sont prêt à travailler dur pour pas grand chose et à endosser de lourdes responsabilités.
Peu de gens sont prêt à pratiquer ce sport de façon régulière parce qu’il n’y a pas ou trop peu d’endroit ou le pratiquer régulièrement. Il n’existe pas de centre de grimpe d’arbre ni de lieux dédiés à ces pratiques. Il est difficile dans ces conditions d’approfondir ses connaissances et d’évoluer dans ce domaine. Des formations professionnelles existent bien en france, mais elles sont très contraignantes, voire restrictives, mais surtout hors de prix (6 semaines de théorie et 4 de pratiques, soit 5.000€ + 2 mois de diètes et logements). Malgré qu’elles soient diplômantes au niveau national(France uniquement), elle ne permettent pas de développer des centres temporaires, ni des installations arboricoles qui pourraient se tenir plusieures semaines, voire plusieures années dans les arbres.
Les parcours acrobatiques forestiers par contre sont des affaires juteuses et constituent une industrie florissante. Ils prônent l’amour et le respect de la nature mais véhiculent des messages trompeurs. Les équipements nécessaires à cette industrie ne sont pas sans dommages pour les arbres contrairement à ce qu’ils prétendent. Les parcelles dédiées à l’aventure et aux acrobaties redeviendront difficilement des forêts. Ces parcs sont dessinés pour drainer leurs chalands dans un tube. D’un côté une billetterie, de l’autre un parking et, au revoir.
Dans la presque totalité des cas, ils n’enseignent rien sur l’arbre. l’Aventure comme l’action sont leur core-business, et cela marche très bien. Mais demandez à un enfant ou à un adolescent qui en sort s’il sait sur quels arbres il a marché… Il y aura fort à parier qu’il ne saura pas vous répondre. Un autre défaut de ces parcs est qu’ils séparent les participants par tranche d’âge et excluent les seniors qui s’y voient réduit au rôle d’accompagnant.
Pourtant comme le démontre le sociologue ruraliste Daniel Botson de l’UCL dans son étude de 2008 sur la valorisation des massifs forestiers en Belgique (Le gisement vert), la tendance est au slow tourisme. ou la découverte de nouvelles sensations d’arbre en arbre, est indéniable.
Le patrimoine arboricole perd du terrain et on se doit de faire mieux que d’y proposer des sensations fortes à une tranche d’âge allant 8 à 28 ans pour déclencher des hurlements de jeunes qui se lancent dans le vide au bout d’une corde pour avoir l’illusion un moment d’être Tarzan. Pour ce faire il existe des parcs aventure sur poteaux, beaucoup mieux adapté à ce genre de sport. Durbuy en est un exemple édifiants ou parking – aventure – parking et horeca/frite font recette. Il n’est nullement nécessaire d’hypothéquer des espaces naturels pour ce type de business modèle.
Le développement d’une activité pédagogique autonome, plurigénérationnelle et ludique, dans les arbres, bien encadrée et constituée autour d’un objectif commun, peut devenir le moteur d’une cohésion sociale propre aux personnes qui la pratiquent.
Il ne s’agit pas ici de peindre une activité en vert mais plutôt d’oeuvrer au rétablissement d’un lien indéfectible, celui de l’humain avec sa nature au sens élargi.
Les Webpark que nous développons deviendront-ils comme nous l’espérons le théâtre d’activités connexes et indépendantes? En partageant nos connaissances et les technologies développées pour la sécurité des adeptes, comme pour assurer la pérennité des patrimoines arborés, nous espérons aider à recréer des liens merveilleux avec les arbres